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1. Dois-je absolument mentionner ma polyarthrite lors de mon entretien d’embauche ?
2. Puis-je partir à l’étranger pour mon travail, malgré ma polyarthrite rhumatoïde ?
3. Je suis fonctionnaire, y a-t-il des particularités pour mes arrêts de travail ?
4. Quelles sont les pistes à explorer pour trouver un emploi ?
5. Faut-il en parler à mes collègues ?

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MON TRAVAIL

Fotolia_17440563_XS-(1)La rémission et la préservation de vos articulations étant l’objectif premier de votre prise en charge actuelle, votre qualité de vie et surtout votre vie professionnelle s’en trouvent améliorées. Cependant, allier une polyarthrite rhumatoïde (PR) ou une arthrite juvénile idiopathique (AJI) avec une carrière, exige beaucoup d’énergie, d’organisation et une volonté de fer.

Mon travail, les aides et ma polyarthrite rhumatoïde

La PR ou l’AJI ne facilite certes pas la vie, mais conserver une activité professionnelle reste réalisable. Ne vous fermez pas les portes d’une carrière en supposant que cela ne conviendra pas à votre maladie !

Ma polyarthrite rhumatoïde, Pôle Emploi et mon désir de travailler

Vous vous ennuyez comme un poisson rouge au fond de son bocal devant votre ordinateur ou votre poste n’est plus compatible avec vos contraintes physiques ? Il est temps d’envisager une reconversion professionnelle et de regarder de plus près les aides à votre disposition : formation professionnelle rémunérée par l’Agefiph (Association de Gestion du Fonds pour l'Insertion professionnelle des Personnes Handicapées) ; bilan de compétences et aide à la définition d’un projet professionnel ; stage ou contrat de rééducation professionnelle ; subventions si vous souhaitez vous installer en indépendant...Tout a été mis en place pour vous aider à changer de poste ou d’entreprise, si vous avez fait reconnaître votre handicap.

logo-agefiphVous pouvez aussi bénéficier d'aides spécifiques en étant inscrit à Pôle emploi. Cela a de quoi motiver pour se lancer, non ?
N’oubliez pas enfin qu’en tant que chômeur, vous pouvez profiter d’un arrêt de travail indemnisé. Car, il pourra être difficile de remporter un franc succès lors de votre entretien d’embauche si une poussée inflammatoire fait des siennes.

La reconnaissance de travailleur handicapé

Il faut bien l’admettre, le terme « handicapé » est loin d’être glamour et a une connotation invalidante franchement déplaisante. Cependant, dans le monde du travail, cela peut présenter de nombreux avantages. Votre employeur répondra aux quotas imposés par la loi et évitera donc de payer de lourdes sanctions, mais surtout il obtiendra des aides financières :

  • l’Aide à l’Insertion Professionnelle (AIP) d’un montant de 4 000 euros (pour un temps plein) ou de 2 000 euros (pour un temps partiel), s’il procède à une embauche en CDI ou CDD d’au moins 12 mois, d’une personne âgée d’au moins 45 ans ou ayant la qualité de demandeur d’emploi ayant travaillé moins de 6 mois dans les 12 mois précédant son recrutement, ou sortant d’un établissement du secteur protégé ou adapté.
  • une subvention de 1 500 euros pour la conclusion d’un contrat de professionnalisation de 6 mois et de 3 000 euros si le contrat est d’une durée de 12 mois minimum.
  • l’aide liée à la reconnaissance de la lourdeur du handicap, qui peut prendre la forme soit du versement de l’Aide à l’emploi (AETH) comprise entre 450 et 900 fois le Smic horaire, soit de la minoration de la contribution Agefiph due par l'établissement.
  • l’aide au maintien dans l’emploi qui est un forfait de 2 000 euros, pouvant être complété par 3 000 euros, versée lorsque le salarié handicapé est menacé dans son emploi suite à la survenance ou l’aggravation du handicap et lorsqu’il n’existe pas d’autres solutions permettant de garantir le maintien dans l’emploi.

Et cela sans compter les avantages pour vous : prime de 900 € pour l’obtention de votre premier contrat de plus d’un an ; aides pour votre reconversion et éventuelles compensations pour vos frais professionnels ; soutien pour mieux vivre votre travail au quotidien et vous maintenir dans votre emploi. Sans compter l’étendard « obligation d’emploi » que vous pourrez agiter pendant votre entretien d’embauche.
>> Voir les FAQ Droits sociaux

Le mi-temps thérapeutique

Si vous avez du mal à vous remettre dans le bain suite à votre premier arrêt maladie ou si vous avez besoin de temps pour votre traitement, il est possible de mettre en place, avec votre employeur, un mi-temps thérapeutique. Ce temps partiel thérapeutique exige trois conditions : un certificat de votre médecin traitant justifiant d’un point de vue médical votre demande ; une autorisation médicale du médecin-conseil de la Caisse Primaire d’Assurance Maladie (CPAM) et une validation par votre employeur, pour une durée maximale de 12 mois. Le médecin du travail, dans le cadre de la visite de reprise, pourra vous y aider à travers son avis d’aptitude.
Concernant vos revenus : ils seront évidemment réduits en fonction des heures travaillées mais compensés par les indemnités journalières versées par la CPAM.
A la fin de votre mi-temps thérapeutique, si vous avez l’âme morose de reprendre à temps plein, vous pourrez envisager de passer en mi-temps et de demander une pension d’invalidité 1ère catégorie.
Petit bémol toutefois : l’employeur peut refuser le mi-temps thérapeutique si cela affecte le fonctionnement normal de votre entreprise.

L’inaptitude au travail et la pension d’invalidité

Fotolia_21346565_XS-(1)Avec certaines formes de polyarthrite, il arrive parfois qu’il devienne impossible d’exercer votre activité professionnelle de façon définitive. Si cela devait vous arriver avant de profiter de votre retraite, faites reconnaître impérativement votre incapacité de travail par votre médecin du travail et votre invalidité par la Caisse primaire d’assurance maladie, si votre capacité de travail est réduite des deux tiers.
Pour faire reconnaître votre invalidité et pouvoir prétendre à une pension d'invalidité, vous ou votre médecin traitant devez vous rapprocher du médecin-conseil de la caisse primaire d'assurance maladie qui appréciera votre état d'invalidité. Il existe 3 catégories de pensions d’invalidité, en fonction de votre capacité à travailler et de votre besoin d’assistance dans la vie quotidienne.
Pour en bénéficier, il faut avoir cotisé pendant 12 mois, au minimum, à la Sécurité Sociale, ne pas avoir atteint l’âge légal de départ à la retraite, avoir une capacité au travail ou de revenu réduite des deux tiers et justifier soit d’une activité minimale avant l’arrêt de travail, soit d’un niveau de cotisations minimal.

>> Vous trouverez tous les détails dans le dossier Mes droits sociaux


Trucs et astuces pour mieux vivre mon travail avec ma PR ou mon AJI

  • Ton bureau avec soin tu aménageras

A vous les gadgets affriolants pour faire que votre bureau s’adapte à vos capacités ! Accueillez chaleureusement les claviers ergonomiques, le fauteuil à roulettes ou les coussins pour reposer vos bras. Outre ces aménagements minimes de votre espace de travail, sachez que vous ou votre employeur pouvez bénéficier d’aides financières, proposées par l’Agefiph, pour adapter votre lieu de travail en terme d’accessibilité, de matériels ou d’aménagement plus conséquent de votre poste de travail.

  • De ton médecin du travail tu te rapprocheras

Le médecin du travail est tenu par le secret professionnel : vous pouvez donc lui parler de votre polyarthrite ou arthrite juvénile sans crainte. Il pourra vous aider à aménager votre poste de travail ou vos horaires. Enfin, c’est le médecin du travail qui déterminera votre aptitude au travail et pourra éventuellement soumettre un aménagement de votre poste ou une autre affectation, en fonction de vos capacités et des exigences du poste.

  • Ton temps de travail avec diplomatie tu adapterasFotolia_17501449_XS-(2)

Si vous arrivez continuellement en retard au travail pour cause de dérouillage matinal fastidieux ou si vous avez besoin d’heures libres pour votre traitement, n’hésitez pas à proposer un aménagement de votre temps de travail : arrivée tardive le matin ; coupures dans l’après-midi ou départ avancé le soir… Les solutions sont nombreuses. Il ne vous reste plus qu’à en parler avec votre employeur !

  • Ton arrêt de travail en temps et en heure tu remettras

Fotolia_9623829_XS-(1)Certes, les formalités d’arrêt de travail sont assommantes, mais elles vous éviteront de recevoir un appel mécontent de votre patron ou d’avoir des pénalités fixées par l’assurance maladie. Donc à moins d’être particulièrement friand de remontées de bretelles, autant renvoyer dans les 48 heures les volets de votre arrêt maladie : 1 et 2 pour la CPAM ; volet 3 pour votre employeur.
Par ailleurs, certaines conditions permettent une indemnisation de votre arrêt maladie. Pour un arrêt de travail inférieur à 6 mois, vous devrez avoir travaillé pendant au moins 6 semaines au cours des 3 derniers mois ou avoir perçu un salaire minimal. Pour un arrêt maladie longue durée (supérieur à 6 mois), il faudra justifier de 12 mois d’immatriculation en tant qu’assuré social et avoir travaillé durant une période minimale.
Enfin, n’oubliez pas que la CPAM peut dépêcher à votre domicile une personne pour vérifier votre présence, aux heures obligatoires (9h-11h et 14h-16h).
>> Vous trouverez tous les détails dans le dossier Mes droits sociaux

  • Le télétravail avec joie tu envisageras

Fotolia_592163_XS-(4)travail-tra-bulle-(2)C’est heureusement l’heure d’internet et des nouvelles technologies ! Elles vont peut-être vous permettre de travailler de chez vous, depuis votre confortable fauteuil, si votre employeur l'autorise.
Travailler dans l’informatique, le Web, la traduction, le graphisme ou même le marketing  avantage grandement le choix du télétravail, il est vrai.
Toujours est-il que vous ne pourrez pas le savoir tant que vous n’aurez pas essayé.
Et si vous saturez des regards et autres commentaires désagréables de vos collègues au sujet de votre polyarthrite, pourquoi ne pas sauter le pas ?

FAQ

Dois-je absolument mentionner ma polyarthrite lors de mon entretien d’embauche ?
Rien ne vous oblige à parler de votre santé en entretien d’embauche. Et si l’employeur vous pose des questions sur votre santé ou votre envie d’enfant, vous pouvez ne pas répondre.
En revanche, une fois en poste, il est dans votre intérêt d’en parler à votre employeur, surtout si vous avez besoin d’un aménagement de votre poste de travail ou si vous devez vous absenter régulièrement pour votre traitement.
Sachez que vous ne risquez pas de vous faire renvoyer pour ne pas avoir déclaré votre polyarthrite à votre employeur.

Puis-je partir à l’étranger pour mon travail, malgré ma polyarthrite rhumatoïde ?
Que ce soit pour un congrès de quelques jours ou comme expatrié, rien ne vous empêche de vous rendre à l’étranger. Avant votre départ, il faudra vous rendre chez votre médecin pour : faire le point sur les éventuels vaccins nécessaires et les interactions avec votre traitement ; obtenir une ordonnance avec la dénomination commune internationale (DCI) de vos médicaments (pour au moins 6 mois, voire un an) ; avoir votre compte-rendu médical et une éventuelle autorisation de transporter des traitements en seringues ou en stylos en cabine (si vous prenez l’avion). Viendra ensuite la question de votre protection sociale : carte européenne d’assurance-maladie si vous partez au sein de l’UE ou en Suisse ; couverture sociale par la CFE ou le régime local de protection sociale si vous partez hors UE, dans un pays sans convention avec la France.
>> Vous trouverez tous les détails dans le dossier voyager avec  une PR ou une AJI.

Je suis fonctionnaire, y a-t-il des particularités pour mes arrêts de travail ?
En tant que fonctionnaire, vous avez quatre types d’arrêt de travail : le congé de maladie ordinaire, avec lequel, après un jour de carence (sauf accident du travail ou maladie professionnelle - Loi n°2011-1977 du 28 décembre 2011 de finances pour 2012 : article 105), votre salaire vous sera versé intégralement pendant les trois premiers mois  puis réduit de moitié sur les neuf mois suivants ; le congé de longue maladie, valable pour les affections graves et invalidantes, qui vous permettra de conserver votre poste et votre salaire pendant la première année, puis un salaire réduit de moitié sur les deux années suivantes ;  le congé de longue durée mais celui-ci ne vous concerne pas, la polyarthrite rhumatoïde n’étant pas dans la liste des cinq maladies prises en compte; enfin, il existe le congé de grave maladie, qui concerne les maladies graves et invalidantes, nécessitant un traitement et des soins prolongés, et qui permet à l’agent d’être à plein traitement pendant 12 mois, puis à demi-traitement pendant 24 mois.

Quelles sont les pistes à explorer pour trouver un emploi ?
Vous cherchez à intégrer le marché du travail et à rejoindre la masse laborieuse ? Il ne vous reste plus qu’à prendre votre courage à deux mains et à écluser les annonces parues sur les différents sites d’emploi (Pole Emploi, Apec, Monster…), comme toutes les autres personnes à la recherche d’un poste. Parmi les conseils pratiques, n’oubliez pas non plus que le gros du marché de l’emploi se fait en dehors des circuits classiques : ne négligez donc pas les candidatures spontanées ! Avant de poster une annonce, une entreprise cherchera d’abord la perle rare dans les CV qui lui auront été envoyés spontanément.
Mais surtout, gardez bien en mémoire que votre polyarthrite rhumatoïde peut être un avantage, et non un boulet. En faisant reconnaître votre PR comme handicap, vous pourrez entrer dans la liste des travailleurs handicapés… que toute entreprise (de plus de 20 salariés) a le devoir d’employer sous peine d’affronter des pénalités. En somme, votre polyarthrite rhumatoïde peut vous faire passer pour le sauveur de la trésorerie de votre future entreprise : en vous employant, vous qui possédez les compétences pour le poste en prime du statut de travailleur handicapé, votre future entreprise économisera les pénalités et pourra même recevoir une subvention [1]. Avouez que cela a de quoi faire pencher la balance en votre faveur !
Enfin, le statut de travailleur handicapé vous accorde des aides pour rechercher un emploi [2] (soutien, services du réseau Cap Emploi...) mais également pour l’obtenir et le conserver ! Aménagement de votre poste de travail, accompagnement… tout est mis en place pour vous aider [3]. Et pour terminer, pensez que le statut de travailleur handicapé peut vous être très utile en cas d’aménagement du poste de travail ou de demande d’horaires aménagés pour suivre votre traitement [4].

Faut-il en parler à mes collègues ?
Chacun est libre de choisir s’il doit en parler, ou non, à ses collègues : vous seul pouvez savoir s’il est nécessaire de leur parler de votre polyarthrite rhumatoïde ou si vous en avez envie. Toutefois, prévenir vos collègues proches (ceux avec qui vous travaillez régulièrement) peut vous éviter les murmures dans votre dos à chaque absence ou à chaque retard ainsi que les regards inquisiteurs face à un aménagement particulier de votre bureau. Cela pourra également vous aider à dire clairement et sans honte que vous ne pouvez pas effectuer telle ou telle tâche. Quant à votre employeur, si rien ne vous oblige à mentionner votre PR lors de l’entretien d’embauche, il est toutefois judicieux d’en faire part ensuite, ne serait-ce que pour adapter vos horaires en cas de besoin, justifier des absences ou encore exiger un aménagement de votre poste de travail (clavier d’ordinateur adapté, chaise épousant votre dos, tiroirs coulissants…).

En savoir plus

[1] Agefiph. Entreprises. Dossiers pratiques. Recruter une personne handicapée : les 5 bonnes raisons. Disponible à http://www.agefiph.fr [consulté le 15 avril 2015]

[2] Agefiph. Personnes handicapées. Aides et services de l'Agefiph. Toutes les aides et services pour accéder à l'emploi. Disponible à http://www.agefiph.fr [consulté le 15 avril 2015]

[3] Service Public.fr. Etre reconnu « travailleur handicapé ». Disponible à http://vosdroits.service-public.fr/F1650.xhtml [consulté le 15 avril 2015]

[4] Haute Autorité de Santé (HAS). Guide – Affection de longue durée. Disponible à http://www.has-sante.fr/portail/upload/docs/application/pdf/gm_polyarthrite_web.pdf [consulté le 15 avril 2015]

Contacts utiles

Associations et aides à l’emploi
Tout savoir sur l’Agefiph et son rôle :
http://www.agefiph.fr/
Aides et services de l’Agefiph pour construire son projet professionnel et se former, pour accéder ou conserver son emploi, pour compenser le handicap. Personnes handicapées. Aides et services de l'Agefiph : http://www.agefiph.fr

Arrêt de travail et pensions d’invalidité
Tout savoir sur l’arrêt de travail et les indemnités journalières :
http://vosdroits.service-public.fr/F3053.xhtml
Les pensions d’invalidité avec l’Assurance Maladie :
http://www.ameli.fr/assures/droits-et-demarches/par-situation-medicale/votre-pension-d-8217-invalidite/montant-et-versement-de-la-pension-d-invalidite.php
Tout savoir des pensions d’invalidité avec le Service Public :
http://vosdroits.service-public.fr/F672.xhtml
Renseignements sur l’incapacité médicale de travail. Handicap & Legislation. Inaptitude médicale au travail :
http://www.handroit.com

Travail des personnes handicapées
Renseignements sur l’emploi des travailleurs handicapés :
http://www.travail-emploi-sante.gouv.fr/informations-pratiques,89/fiches-pratiques,91/travailleurs-handicapes,1976
Tout savoir sur la reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé :
http://www.travail-emploi-sante.gouv.fr/informations-pratiques,89/fiches-pratiques,91/travailleurs-handicapes,1976/la-reconnaissance-de-la-qualite-de,12745.html
Insertion professionnelle des personnes handicapées (Candidats. Offres d’emploi) :
http://www.capemploi.net
Prestations de compensation du handicap :
http://vosdroits.service-public.fr/N14201.xhtml
Aides pour l'embauche de travailleurs handicapés
http://vosdroits.service-public.fr/professionnels-entreprises/F15204.xhtml