MIEUX BOUGER EN 15 QUESTIONS

1) Comment dépasser ma peur de passer pour un bonnet de nuit en rentrant avant minuit à cause de ma polyarthrite ou de mon AJI ?

Une nuit blanche de temps en temps est acceptable, si vous prenez soin de vous reposer les jours suivants et d’en limiter le nombre. Mais nul n’est besoin de jouer les invincibles fêtards pour garder contact avec ses amis : pourquoi ne pas leur proposer d’autres activités ? Un cinéma, un hammam ou un restaurant seront autant de sorties capables de maintenir vos liens, voire d’en tisser de nouveau en instaurant une plus grande complicité. Et adieu image de bonnet de nuit !

2) En soirée, et malgré mon traitement pour la PR, puis-je boire un verre (voire deux) ?

Votre PR ou votre AJI ne réagira pas violemment à quelques verres d’alcool, mais restez toujours modéré dans votre consommation [1].
Et si jamais vous avez mal à la tête le lendemain, évitez de prendre de l’aspirine qui peut être nocive pour l’estomac, surtout si elle vient en complément d’un traitement anti-inflammatoire [2].

3) Comment profiter au mieux de mes sorties ?

Plein de petites astuces vous permettront de profiter de vos amis et proches ! Si vous allez danser : abandonnez l’idée de porter des talons hauts ! De toute façon, aucune femme n’est capable d’endurer le calvaire des talons toute une soirée et encore moins s’il faut danser avec… Choisissez des vêtements dans lesquels vous êtes à l’aise et des chaussures confortables : mieux vaut être bien dans ses baskets plutôt que ronchon sur des talons hauts martyrisant ses pieds.
Préférez des sacs à bandoulière, plus faciles à porter et dont le poids se répartit mieux sur les épaules. N’hésitez pas à utiliser les fauteuils roulants mis à disposition dans les musées ou parcs d’attractions pour mieux profiter de votre sortie, sans les douleurs de la fatigue. Choisissez soigneusement votre place au restaurant et réservez vos billets de cinéma à l’avance… Et surtout : ménagez-vous ! Sachez cultiver des moments de pause, nécessaires à tous pour se ressourcer et recharger les batteries.

4) Sortir, c’est bien joli… mais puis-je continuer d’utiliser ma voiture malgré ma polyarthrite ?

Vous pouvez tout-à-fait continuer de conduire et aménager votre véhicule en fonction : direction assistée ; boîte automatique ; ouverture centralisée des portes ou encore siège à hauteur réglable. Mais sachez aussi que les mairies proposent souvent des services d’aide à la personne, assurant le transport des personnes handicapées ou à mobilité réduite, et ce, à moindre frais.

5) Fumer après un bon dîner entre amis, c’est un plaisir que je peux me permettre, non ?

Il est un fait avéré que fumer n’est conseillé pour personne : fumer nuit gravement à votre santé et à celle de votre entourage.
Sachez qu’arrêter de fumer ne peut que vous faire du bien. Il a été prouvé que les fumeurs pouvaient ne pas répondre aussi bien que les non-fumeurs aux traitements de la polyarthrite [3]. Et les effets seront bénéfiques sur votre corps : non-fumeurs et anciens fumeurs ont des chances similaires de répondre aux traitements administrés. La cigarette n’est pas la meilleure amie de la PR ou de l’AJI et votre corps saura vous remercier d’avoir cessé de fumer !

6) Quels sont les facteurs pouvant limiter ma pratique d’une activité physique ?

Quatre éléments clefs sont à prendre en compte avant de se mettre au sport : l’évolution de la maladie et surtout l’intensité de la douleur ; l’état et le nombre d’articulations touchées ; la fatigue. Attention également à ne pratiquer aucun sport lors de poussées inflammatoires : il est alors primordial de préserver vos articulations, particulièrement vulnérables à ces périodes [1].

7) Existe-t-il des contre-indications à ma pratique d’une activité physique ?

Vous devez savoir vous ménager ! Ainsi, il faut impérativement cesser (ou ne pas entreprendre) toute activité physique à la moindre apparition de douleurs ; de la même façon, si vos genoux ou vos chevilles sont douloureux, inutile de les solliciter à nouveau en partant courir dans un parc ou ne serait-ce qu’en marchant sur des surfaces dures.
Les sports violents sont à proscrire, de même que les travaux de force ou de soulever des charges trop importantes.
Ultime conseil : parlez à votre médecin ou rhumatologue qui suivra de près votre activité sportive et en surveillera les évolutions.
Attention également à ne pratiquer aucun sport lors de poussées inflammatoires : il est alors primordial de préserver vos articulations, particulièrement vulnérables à ces périodes [1].

8) Quelle fréquence puis-je envisager pour mon activité physique ?

Si vous pratiquez seul, envisagez des durées modérées pour votre activité sportive : des séances de trente minutes, deux à trois fois par semaine.
Pensez-bien à vous étirer les muscles avant et après chaque séance ! Cela vous permettra de vous mettre doucement en condition puis de vous relaxer et de faire une transition vers le retour à la normale.

9) Quel sport puis-je pratiquer ?

Pas d’interdit ! En fonction de vos possibilités et douleurs mais surtout de votre passion, plusieurs sports sont envisageables : natation ; aquagym ; cyclisme ; équitation ; golf ; danse ; yoga ; tai chi chuan ; gymnastique au sol ; randonnée... sont autant de possibilités s’offrant à vous !
Les seuls sports déconseillés sont les sports pouvant aggraver votre situation : tennis ; boxe ; musculation ; aérobic intensif ; football ; parapente…

10) Quels seront les effets du sport sur mon corps ?

La pratique d’une activité physique aura de nombreuses répercussions bénéfiques :

  • amélioration du système cardio respiratoire ;
  • amélioration de la souplesse des articulations et de la masse musculaire ;
  • stimulation des cellules osseuses et réduction des risques d’ostéoporose ;
  • augmentation de la tolérance à l’exercice ;
  • préparation aux périodes de poussées inflammatoires ;
  • meilleur équilibre et bien-être ;
  • réduction de l’anxiété, du stress et de la dépression ;
  • partage d’une passion avec d’autres personnes et ouverture aux autres [1].

11) Dois-je justifier d’un accord médical auprès des compagnies aériennes pour voyager avec les traitements de ma polyarthrite ou arthrite juvénile ?

Si vous transportez des seringues, des stylos pleins ou des médicaments liquides, certaines compagnies aériennes (dont Air France) peuvent exiger un accord médical. Votre médecin l’obtiendra auprès du service médical d’Air France, après avoir rempli et renvoyé une fiche de renseignements MEDIF (ou INCAD). Vous pouvez préciser lors de la réservation que vous avez besoin de fauteuil roulant, notamment.
Si vous voyagez régulièrement, vous pouvez prendre la carte Saphir (chez Air France) ou FREMEC (FREquent MEdical Card) : vous renseignez votre numéro d’abonné lors de la réservation et le tour est joué ! Tout sera mis en place pour votre parcours et votre assistance.
>> Retrouvez toutes les adresses et informations dans les Contacts Utiles.

12) Quels sont mes droits en terme de congés payés ?

Si vous êtes salarié (temps plein et temps partiel), vous bénéficiez de 2,5 jours de congés payés par mois de travail, et ce, quels que soient votre salaire, votre poste ou votre état de santé. Votre employeur doit impérativement valider vos dates de vacances.
En cas de démission ou de licenciement, vous ne pourrez pas prendre vos vacances pendant votre préavis sans les avoir négociées avec votre employeur. Si les dates étaient fixées avant la mise en place du préavis : la durée de vos vacances reportera d’autant la fin de ce préavis.
En tant qu’intérimaire, vous devrez attendre la fin de votre contrat pour prendre des vacances et vous percevrez alors une indemnité de congés payés. De même, si vous n’avez pas pu prendre vos congés durant votre CDD, vous percevrez la même indemnité de congés payés (1/10e de vos salaires bruts).
Les chômeurs, quant à eux, ont droit à 35 jours de vacances par an ; si vous partez plus de 7 jours consécutifs, vous devrez cependant en informer votre Pôle Emploi.
Si vous bénéficiez du statut d’invalidité, tout en ayant une activité salariée : vous aurez droit à vos jours de congés payés réglementaires. En revanche, sans activité salariée ni chômage (ou si vous sortez d’un long arrêt maladie), vous perdez tout droit à des congés rémunérés.

13) Je porte une prothèse : n’aurai-je pas de difficultés lors des contrôles aériens ?

Passer les portiques de sécurité ne présentera aucun risque pour vous ou votre prothèse. En revanche, si les portiques sont trop sensibles, préparez-vous à sonner ! Prévoyez donc d’avoir sur vous votre ordonnance et votre compte-rendu médical (tous deux en version anglophone) spécifiant vos dernières opérations (dont la pose d’une prothèse).

14) Je pars en voyage : puis-je modifier moi-même mes traitements ?

Si vous pouvez éventuellement adapter votre traitement contre la douleur, il n’est absolument pas envisageable de modifier votre traitement de fond sans l’accord de votre médecin. Si vous avez peur de tomber en rupture de médicament lors de votre voyage, demandez à votre médecin une ordonnance pour plusieurs mois, incluant les traitements antidouleurs et parlez-en avec votre pharmacien ; cela vous évitera les fausses notes !

15) Comment m’organiser si je souhaite un accompagnement dans l’aéroport ?

Les Aéroports de Paris, notamment, mettent à votre disposition un ensemble de services d’accompagnement. En les prévenant 48 heures avant votre départ, vous pourrez bénéficier d’une assistance dans l’aéroport. Plusieurs bornes sont à votre disposition pour contacter l’assistance une fois sur place, afin qu’ils s’occupent de vous : sur les quais du RER ; près des dépose-minute pour les taxis ou véhicules ; aux entrées des halls. N’hésitez pas à contacter l’aéroport de départ ainsi que celui de l’arrivée pour connaître les services disponibles.