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1. Ma PR aura-t-elle une influence sur ma grossesse ou mon accouchement ?
2. Futur papa, dois-je arrêter mes traitements de la PR ?
3. Si j’arrête les traitements, cela ne va-t-il pas influencer l’évolution de ma PR ?
4. Comme j’ai une polyarthrite, y a-t-il plus de risques que mon enfant l’ait aussi ?
5. Ma grossesse a débuté alors que j’étais encore sous traitement : dois-je arrêter immédiatement mon traitement de la PR ou puis-je continuer de le prendre ?

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MON ENVIE D'ENFANT

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Il est normal de se poser une multitude de questions lorsque l’on veut un enfant : tout futur parent passe par là ! Et les angoisses sont souvent plus nombreuses lorsque l’on souffre de polyarthrite rhumatoïde (PR) ou d’arthrite juvénile idiopathique (AJI). Mais jetez un œil autour de vous : rares sont les personnes à laisser la PR leur dicter leur envie de fonder une famille. Prêt à sauter le pas ?

Mon désir d’enfant et mes angoisses parentales

desir-en-08-(1)L’angoisse la plus récurrente chez les futurs parents est de savoir s’ils seront de bons parents, s’ils seront capables de s’occuper de leur bébé. Mais le fait même de se poser la question, ne serait-ce pas la preuve que vous avez toutes les qualités pour être un papa ou une maman admirable ?
Bien sûr, vous avez des handicaps que d’autres n’ont pas : la douleur et la fatigue. Mais ce ne sont pas des raisons pour ne pas envisager de fonder une famille ! Il existe un tas de ruses pour pouvoir porter votre enfant (comme des attelles) ou pour le changer (dites bonjour aux amusantes grenouillères à scratch !). Et surtout, votre compagnon sera présent pour vous aider. Prenez vos craintes à bras le corps : vous serez un parent épatant et ce n’est certainement pas votre PR ou votre AJI qui vous empêchera de gazouiller en plissant le nez !

Mon désir d’enfant et mes parents

Quoi de plus excitant que de faire part à vos proches de votre envie d’avoir un enfant ? Vos parents se réjouiront mais cette annonce risque d’éveiller leurs craintes : « comment votre maladie va-t-elle évoluer ? Est-ce bien sage de vous lancer dans une telle aventure alors que vous ne savez pas de quoi demain sera fait ? ». Mais qui sait de quoi demain sera fait ?
Il est important pour vous de savoir faire la part des choses : ne laissez pas vos parents, aussi aimants soient-ils, vous transmettre leurs propres craintes de parent. Mettez les choses bien à plat : votre PR ou votre arthrite juvénile n’évoluera pas drastiquement à cause de votre grossesse ; la PR ou l’AJI n’est pas héréditaire ; votre grossesse ne présente pas plus de dangers qu’une autre. Rassurez vos parents, quitte à leur refaire un petit cours express sur votre maladie, dessins à l’appui ! Rappelez leur que vous êtes solide, que vous ne fondrez pas comme neige au soleil après votre accouchement et que votre enfant pourrait bien être la future terreur des cours de récréation !

Ma PR et ma fertilité : pas d’alarme inutile

desir-en-03-(1)Vous pouvez calmer vos insomnies et votre cerveau fébrile : si les femmes atteintes de PR ou d’AJI semblent avoir moins d’enfants que la moyenne, c’est sans doute plus une question de choix de vie qu’une conséquence de la maladie [1].
En revanche, certains traitements de la polyarthrite peuvent jouer sur votre fertilité. Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), notamment, peuvent réduire temporairement la fertilité des femmes [2]. Conclusion ? Avant de vous mettre dans les starting-blocks pour lancer la conception de bébé, prenez le temps de consulter votre médecin et votre rhumatologue. Vous définirez ensemble le « planning de conception » et surtout des éventuelles solutions alternatives pour soulager vos douleurs.

PR, traitement et conception : des principes à suivre

desir-en-04-(1)Un « planning de conception » ?! Oui : certains traitements pouvant ne pas faire excellent ménage avec la grossesse, il est peut-être bon de les arrêter (avec l'accord de votre médecin) avant de concevoir votre bébé, et donc, si vous êtes logique, de ne pas arrêter votre contraception avant le moment opportun.
Votre médecin et votre rhumatologue connaissent les données et études cliniques menées sur votre traitement et la grossesse et vous conseilleront quant à votre traitement pour votre PR ou votre AJI (quand l’arrêter notamment), que vous soyez la future maman ou le futur papa.
Plus d’informations sur le site de l’ANDAR www.polyarthrite-andar.org

PR et hérédité : un rôle génétique moindre

desir-en-05-(2)La PR ou l’AJI n’est pas une maladie héréditaire. Il existe des prédispositions génétiques, mais elles ne sont pas les seules à entrer en jeu dans le déclenchement d'une PR ! Les célèbres marqueurs HLA-DR1 et DR4 ne sont ni suffisants pour déclencher une PR ni nécessaires au déclenchement : voilà qui relativise le poids de la génétique !
Pour enfoncer encore un peu plus le clou et vous libérer de cette angoisse qui n’a pas lieu d’être : le risque pour l’ensemble de la population française d’avoir une PR varie de 0,2 à 1 % ; avec l’un de ses parents atteint de PR, le risque de votre enfant d’en avoir une également monte entre 2 et 12 %[3]. Autrement dit : votre enfant a 90 % de chances de ne pas avoir de PR.

Une grossesse sous contrôle

desir-en-06-(1)Sans surprise, votre grossesse devra être suivie à la loupe par votre gynécologue. Et c’est le cas pour n’importe quelle femme. La seule différence réside dans les sensations de fatigue plus présentes puisque votre traitement de fond aura été arrêté. Mais cela vous fournira une excuse en or pour vous faire dorloter !
En revanche, l’évolution de votre maladie devra être suivie de près par votre rhumatologue qui devra veiller à vos articulations et limiter les risques de poussées de polyarthrite. Mais bonne nouvelle, la PR a tendance à s’améliorer au cours de la grossesse [1]

Ma grossesse et l’influence de la PR ou des traitements

Les futures mamans de nature angoissée n’auront pas à s’inquiéter outre mesure : si le poids de votre bébé à la naissance sera peut-être inférieur à la moyenne (en fonction de l’activité de la PR), le risque de fausse couche ou de malformation de votre bébé n’est pas plus accru pour vous que pour une autre femme [1]
Si votre PR se réveille (notamment au cours du 1er trimestre) ou que les douleurs ne sont pas supportables, votre médecin pourra vous prescrire les médicaments nécessaires.

Ma PR et l’accouchement : rien de plus naturel

desir-en-07-(1)Les accouchements par césarienne sont plus élevés chez les femmes atteintes de PR [1]. Détail, mais non des moindres, pour votre bien-être : il n’y a aucune contre-indication pour que vous profitiez d’une péridurale !
Les harpies se seront peut-être déjà fait une joie de vous prévenir : il n’est pas rare qu'une poussée de polyarthrite survienne après l'accouchement. Vous voilà avertie, mais inutile de rebrousser chemin pour autant ! Vous n’accouchez pas seule, vous serez suivie par toute votre équipe soignante : il n’y a donc aucune crainte à avoir, tout sera sous contrôle ! Le seul nuage noir pour obscurcir votre ciel : si vous êtes remise sous biothérapie (dont les anti-TNFα -voire d’autres traitements conventionnels-) pour contrôler la PR, vous ne pourrez pas allaiter [4]. Mais cela ne doit pas vous empêcher de profiter de ce beau moment ! Ne pas allaiter n’a jamais retenu une mère de tisser des liens uniques et particuliers avec son enfant !

FAQ

Ma PR aura-t-elle une influence sur ma grossesse ou mon accouchement ?
La PR ou l’AJI n’aura aucune influence négative sur votre grossesse ou votre accouchement. Il n’y a pas plus de fausses couches ou de malformations fœtales chez les femmes atteintes de PR [1]. Vous pouvez donc envisager sereinement votre grossesse et vous concentrer sur le choix du prénom ou du papier peint !
En revanche, vos traitements peuvent avoir une influence sur votre grossesse ; c’est pourquoi il est important de prévenir votre médecin et votre rhumatologue de votre désir d’avoir un enfant. Vous envisagerez avec eux l’arrêt de certains traitements ou des solutions alternatives, sans danger pour vous ou votre bébé.

Futur papa, dois-je arrêter mes traitements de la PR ?
Avant de vous lancer dans la conception de votre futur rejeton, prenez donc le temps de consulter votre médecin et votre rhumatologue et de voir avec eux si vos traitements sont compatibles avec la conception d’un enfant.

Si j’arrête les traitements, cela ne va-t-il pas influencer l’évolution de ma PR ?
A court terme, votre maladie réagira probablement violemment à l’arrêt des AINS ou de votre traitement de fond : la réaction immédiate sera des poussées inflammatoires qui peuvent intervenir pendant la période de conception. Si votre grossesse est longue à se mettre en place, il faudra envisager de reprendre un traitement afin de contrôler la PR, quitte à prendre un traitement différent mais compatible avec une grossesse.
Votre rhumatologue sera votre allié pour choisir les traitements adaptés à votre situation.
Sur le long terme, ne pas prendre de traitement de fond sur une longue durée peut modifier l’évolution de la PR en la laissant progresser. C’est pourquoi vous devrez rester proche de votre rhumatologue tout au long de votre grossesse, pour qu’il puisse surveiller l’évolution de la PR et prendre les mesures adaptées.

Comme j’ai une polyarthrite, y a-t-il plus de risques que mon enfant l’ait aussi ?
Le facteur génétique est, certes, à prendre en compte et votre enfant aura effectivement un risque un peu plus élevé d’avoir les prédispositions génétiques pour déclencher une PR. Mais le risque reste faible. Gardez aussi en tête que le déclenchement de la maladie nécessite la conjugaison de plusieurs facteurs à la fois psychologiques, hormonaux et environnementaux comme le tabac, cela ne vaut donc pas la peine de se priver d’une grossesse pour cause de prédisposition génétique.

Ma grossesse a débuté alors que j’étais encore sous traitement : dois-je arrêter immédiatement mon traitement de la PR ou puis-je continuer de le prendre ?
Il n’est pas envisageable pour vous de poursuivre ou arrêter votre traitement sans avis médical. Votre médecin et votre rhumatologue sauront comment agir ! Certains traitements de la polyarthrite sont compatibles avec une grossesse. D’autres traitements devront autant que possible être arrêtés avant la conception de votre bébé. Dans votre cas, il n’y a pas lieu de s’affoler : rendez-vous chez votre médecin, lui seul pourra vous dire quelle conduite adopter !

En savoir plus

[1] Amit Golding et al. Rheumatoid Arthritis and Reproduction. Rheumatic Disease Clinics of North America. 2007 ; 33 :319–343

[2] Mendonça L.L.F. et al. non-steroidal anti-inflammatory drugs as a possible cause for reversible infertility. Rheumatology.2000;39:880-882

[3] SFR (Société Française de Rhumatologie). Revue du Rhumatisme 2005 Volume 72 Numéro 4 : 310-316. Génétique de la polyarthrite rhumatoïde. Disponible à http://www.rhumatologie.asso.fr [consulté le 25 septembre 2012]

[4] CRI (Club Rhumatismes et Inflammations) La recherche. Les Fiches Pratiques du CRI. Anti-TNFalpha et suivi de tolérance p.141. Conduite à tenir en cas de grossesse. Décembre 2010. Disponible à http://www.cri-net.com [consulté le 22 mai 2013]