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1. Ma fille souffre de PR et j’appréhende de la voir sortir tard, mais que faire ?
2. Comment faire comprendre à mes parents que je peux me débrouiller ?

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MES PARENTS

Fotolia_11455630_XS-(2)Etre entouré de ses parents et de sa famille est important pour tous mais primordial avec une polyarthrite rhumatoïde (PR) ou une arthrite juvénile idiopathique (AJI). Cela permet de lutter contre l’isolement, d’avoir une épaule sur laquelle se pencher en période de doutes ou d’angoisses mais également de bonheurs à partager. La communication n’est pas toujours chose aisée avec des parents qui transmettent leurs propres peurs ou n’écoutent pas toujours, mais avec un peu de patience et de diplomatie, tout se passe bien !

Moi et mes parents, c’est un poil compliqué

parents-par-bulle-(1)Ne culpabilisez pas, les relations parents et enfants sont toujours compliquées que vous soyez adulte ou adolescent. Entre l’impression de ne pas être compris, de ne pas pouvoir tout partager ou les conseils horripilants, comme de porter une écharpe ou un bonnet sur des cheveux mouillés, la communication avec vos parents n’est pas un long fleuve tranquille

Expliquer la maladie pour déculpabiliser

Fotolia_14100856_XS-(1)En premier lieu, s’il n’existe aucun antécédent de PR ni d’AJI dans votre famille, il est important d’expliquer la maladie à vos parents et surtout de leur rappeler que la polyarthrite rhumatoïde ou l’arthrite juvénile n’est en aucun cas une maladie héréditaire. Balayez leur sentiment de culpabilité face à cette crainte de vous avoir transmis la maladie ! Si les prédispositions génétiques existent, elles ne sont pas seules à être entrées en cause dans le déclenchement de votre PR. Enfin, si votre tante Gertrude avait les doigts déformés par sa PR, rappelez à vos parents (et à vous-même par la même occasion) que la déformation articulaire n’intervient que dans les formes sévères de PR et que vous ne ressemblerez pas à une sorcière, car la prise en charge actuelle a pour objectif de préserver vos articulations. Et surtout il est important de leur redire que leur enfant adoré ne mourra pas de sa maladie et qu’ils auront à vous supporter, vous, votre humour, vos piques et vos humeurs, pendant encore de longues années.

Parler pour avoir une aide adaptée

Fotolia_16136135_XS-(1)Vos parents sont peut-être déroutés par votre polyarthrite ou votre arthrite juvénile et ne savent pas comment vous venir en aide. Il n’y a que vous pour savoir exactement ce dont vous avez besoin! Il vous revient donc de leur expliquer quelle aide il vous faut. N’hésitez pas à leur dire que vous pouvez très bien prendre un verre d’eau comme un grand enfant que vous êtes, mais, en revanche, que vous avez besoin d’aide pour ouvrir le bocal à cornichons ou que vous ne pouvez plus courir le marathon pour aller chercher votre premier bambin à la danse, et le second à son cours d’escrime et que vous apprécieriez que vos parents viennent en récupérer l’un des deux.

Communiquer sur sa PR ou son arthrite juvénile pour se faire comprendre

La maladie reste abstraite pour ceux qui ne l’endurent pas. Si vous vivez chez vos parents, il est essentiel de leur expliquer vos douleurs rhumatismales et leur intensité : instaurez une échelle pour vos douleurs et ainsi, si vous débarquez dans la cuisine en explosant qu’aujourd’hui vous êtes à 8/10, vos parents comprendront votre souffrance et que vous avez particulièrement besoin de soutien ce jour-là. Sachez vous faire écouter quand cela est nécessaire : vos parents réagissent peut-être différemment face à votre maladie, que ce soit par pudeur ou par peur de ne pouvoir y faire face, mais vous êtes certainement proche de l’un des deux, auprès duquel vous pourrez vous confier, parler de vos douleurs et de vos angoisses.

Etre enfin sur la même longueur d’ondes

Fotolia_13047521_XS-(1)La PR peut se déclarer tardivement alors que vous êtes en pleine force de l’âge et que vos parents profitent paisiblement de leur retraite. Il s’agit alors de leur faire comprendre avec délicatesse que vous êtes peut-être plus malade qu’eux et que votre corps est plus rouillé que le leur. Mais votre vie n’en sera pas limitée ou raccourcie pour autant ; pensez à les rassurer et à leur parler des avancées des traitements. Evoquez avec eux votre dérouillage matinal, qu’ils pratiquent peut-être également, à moindre mesure, pour s’entretenir ! Vous pourrez enfin aller à leur rythme sans vous impatienter et peut-être même renouer des liens détendus par la cadence de votre vie jusqu’à présent. Tout comme devenir mère permet enfin de comprendre certaines réactions maternelles, partager certaines douleurs et craintes avec vos parents pourra vous rapprocher d’eux, vous aider à mieux vous comprendre mutuellement. Et pourquoi ne pas partager avec vos parents vos petites astuces quotidiennes qui pourront peut-être leur être bien utiles ?

Ce que j’ai envie de leur dire

Vous n’êtes pas en sucre ! Une grossesse ne vous achèvera pas et il est inutile qu’ils vous transmettent leurs peurs ; si vous sortez le soir, certes, vous serez fatigué le lendemain mais la vie est faite pour en profiter (avec modération) ; il faut donc qu’ils essaient d’arrêter de s’inquiéter !
Tous les parents se ressemblent sur ce sujet : protéger leur progéniture. Il est d’autant plus difficile pour eux d’accepter que leur rejeton sorte et s’amuse s’il est malade. Et pourtant la PR ou l’AJI impose suffisamment de contraintes pour qu’ils n’en rajoutent pas! Et surtout, avec les traitements actuels, vous pourrez profiter de la vie en la croquant à belles dents. Alors oui, vous mettrez plusieurs jours à vous remettre d’une nuit blanche, mais, après tout, on dit bien « il faut bien que jeunesse se passe » ! A vous de prouver à vos parents que vous êtes digne de confiance et que vous savez vous ménager, que vous ayez 20 ans ou 40 !

FAQ

Ma fille souffre de PR et j’appréhende de la voir sortir tard, mais que faire ?
Il est du devoir des parents de s’inquiéter pour leur enfant. Et voir une adolescente sortir le soir, maladie ou non, est toujours difficile pour des parents dont les angoisses surgissent au galop ! Cependant, il est important de relativiser : votre fille a besoin de conserver un cercle d’amis et de ne pas s’en sentir exclue. Sortir lui permet d’être intégrée et surtout de se changer les idées : danser ou discuter avec ses amis autour d’un verre lui fera oublier la PR pendant quelques heures. Votre fille a très certainement conscience qu’elle sera plus fatiguée que les autres le lendemain et qu’il lui faudra plus de jours pour se remettre d’une nuit blanche, mais cela ne la mettra pas en danger pour autant.
En revanche, vous pouvez vous assurer que ces sorties sont occasionnelles et qu’elle conserve des jours pour se reposer et ménager ses articulations. Sortir tous les soirs ne réussit à personne !

Comment faire comprendre à mes parents que je peux me débrouiller ?
Vos parents vous ont protégé depuis votre naissance et « cocooné » pour parer aux difficultés que vous pouviez rencontrer sur votre chemin. Mais il arrive un moment où il est important de leur dire que vous êtes assez grand pour faire certaines choses par vous-même et pour prendre votre indépendance. Montrez-leur que vous êtes capable de vous occuper de vous, de vous faire à dîner correctement en les invitant chez vous si vous venez d’emménager seul, mais aussi que vous n’oubliez pas que vous pouvez compter sur eux si vous en avez besoin.