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1. Boire plusieurs verres au cours d’une soirée ou d’un dîner peut-il être mauvais pour moi ?
2. Les traitements anti-tabac et PR : sont-ils compatibles ?

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MOI, LE TABAC ET L’ALCOOL

Fotolia_10275016_XS-(2)Si les causes précises de la polyarthrite rhumatoïde (PR) ou de l’arthrite juvénile idiopathique (AJI) restent encore inconnues, il est avéré que de nombreux facteurs sont progressivement identifiés comme jouant un rôle dans le déclenchement et l’activité de la PR. Le tabac et l’alcool sont tous deux des facteurs influant sur votre PR ou votre AJI… Et il est grand temps pour vous de connaître ce qui peut être bon pour vous ou néfaste !

Le divorce du tabac et de la polyarthrite

Vous espériez pouvoir profiter d’une cigarette à la fin d’un bon dîner ou repousser un fâcheux en lui soufflant un nuage de fumée au visage ? Il va falloir revoir vos classiques : le tabac et la polyarthrite ne s’entendent vraiment pas et il en est de même entre le tabac et l’arthrite juvénile. Pire ! Le tabagisme compte parmi les facteurs aggravants. Le tabac augmente la fréquence de survenue de la PR et en accentue la sévérité. Jetez donc votre briquet : le tabac ne vous va pas ! Chez un fumeur atteint de PR, la production d’anticorps anti-CCP (anti peptide citrullinés), qui sont liés à la sévérité de la PR, est plus importante que chez un non-fumeur [1].

Autre aspect non négligeable : la PR ou l’AJI a naturellement tendance à augmenter les risques cardiovasculaires… Et devinez qui vient jouer les trouble-fête en apportant un facteur de risque supplémentaire ? Mais oui, le tabac. Vous décarcasser à manger équilibré et à pratiquer une activité physique quotidienne ne servira à rien tant que vous plongerez la main dans un paquet de cigarettes [1].
Par ailleurs, sachez que les fumeurs ont également plus de risques de ne pas répondre aux traitements de la polyarthrite et de l’arthrite juvénile [2]...

Arrêter de fumer pour améliorer ma PR

Fotolia_10274972_XS-(1)Nul besoin de larmoyer en pensant aux ravages du tabac sur votre organisme ou de paniquer : les méfaits que le tabac a provoqué ne seraient pas définitifs : arrêter de fumer est donc un véritable acte thérapeutique ! Accueillez donc à bras ouverts les substituts nicotiniques sous forme de patchs, gommes, pastilles ou inhalateurs car les études montrent que l’activité de la PR est plus basse chez les personnes ayant arrêté de fumer que chez les fumeurs [2]. Mieux ! Non seulement l’activité de la PR est plus faible mais le taux de rémission est également plus élevé chez les anciens fumeurs que chez les fumeurs ! De plus, le taux de non réponse aux traitements est identique chez les non-fumeurs et les anciens fumeurs [2]. En conclusion : vous augmentez vos chances de répondre à votre traitement si vous arrêtez de fumer. Cela ne vous donnerait-il pas envie de quitter votre amie la cigarette?

Le cocktail alcool et polyarthrite… avec modération !

Fotolia_7015670_XS-(1)Une bonne nouvelle pour égayer votre journée une étude suggère les effets bénéfiques, voire protecteurs, de l’alcool consommé raisonnablement sur l’évolution de la PR ou de l’AJI. Cette étude menée sur des personnes atteintes de PR non buveurs, buveurs occasionnels, buveurs quotidiens et buveurs pluriquotidiens (au moins deux verres par jour) tend à prouver que l’activité de la PR se trouve améliorée chez les buveurs occasionnels et ceux qui se permettent un verre d’alcool quotidien [3]. L’association alcool et polyarthrite n’est donc pas à proscrire à tout prix ; reléguez au placard vos velléités de vous transformer en moine austère pour cause de PR ou d’AJI et autorisez-vous un petit verre de vin de temps en temps ! Mais n’oubliez pas que l’abus d’alcool est dangereux pour la santé : à consommer donc avec modération !
En revanche, si les effets de l’alcool sont bénéfiques en consommation modérée (un verre par jour au maximum),les effets s’inversent et tendent à aggraver la PR ou l’AJI lors d’une consommation plus élevée (au moins deux verres quotidiens) [3]. Sachez donc rester modéré, ce ne pourra être que favorable à vos relations sociales qui plus est…

FAQ

Boire plusieurs verres au cours d’une soirée ou d’un dîner peut-il être mauvais pour moi ?
Il a été montré que les buveurs occasionnels bénéficient de l’effet protecteur de l’alcool sur leur polyarthrite... Et devinez quel est le mot clef de la phrase précédente ? Effectivement : occasionnel. Prendre plus d’un verre d’alcool lors d’une soirée ne vous anéantira pas sur place, mais il faut que vous gardiez bien en mémoire que les effets bénéfiques de l’alcool disparaissent avec l’augmentation de sa consommation !
N’oubliez pas que l’abus d’alcool est dangereux pour la santé : à consommer avec modération.

Les traitements anti-tabac et PR : sont-ils compatibles ?
Il existe de nombreuses aides pour arrêter de fumer : entre l’homéopathie, les traitements nicotiniques de substitution (TNS) sous forme de patchs, de gommes de nicotine à mâcher ou d’inhalateurs… la palette est large ! Et rien ne contre-indique leur utilisation avec votre traitement pour la PR ou l’AJI. Cependant, une fois votre décision d’arrêter de fumer prise, pourquoi ne pas vous rendre chez votre médecin ou appeler tabac info service ? Vous pourrez envisager ensemble les solutions les plus adaptées pour vous, en fonction de vos habitudes, et vous éviterez ainsi les impairs !

En savoir plus

[1] Källberg H, et al. Smoking is a major preventable risk factor for rheumatoid arthritis: estimations of risks after various exposures to cigarette smoke. Ann Rheum Dis 2011;70:508–511.

[2] Saevarsdottir S, et al. Patients With Early Rheumatoid Arthritis Who Smoke Are Less Likely to Respond to Treatment With Methotrexate and Tumor Necrosis Factor Inhibitors. Arthritis and rheumatism. 2011, 63 : 26–36.

[3] Nissen MJ et coll. : The effect of alcohol on radiographic progression in rheumatoid arthritis. Arthritis and rheumatism. 2010; 62 : 1265-1272.

Contacts utiles

http://www.tabac-info-service.fr/